(9) Laila

Laila est ma première voisine. Je considère son arrivée dans le petit appartement qui est au-dessus du mien comme un signal qui me renforce dans l’idée que je suis bien où je dois être ; elle aussi passe par un moment difficile dans sa vie et elle s’installe à Essaouira pour s’en éloigner, pour être tranquille et décider de ses prochains pas… Et je pense : “Seigneur ! On dirait mon clone !”. Ce qu’elle fait n’est guère habituel chez une femme arabe de son âge et je m’émerveille de son courage.

Elle a dans le regard
les vitres brisées
d’une maison à Marrakech.

J’ai dans mon cœur
encore les débris
d’un naufrage soudain.

Sur nos visages,
la tristesse
du passé.

Dans nos mains,
la force
de recommencer.